Période sommairement comprise entre le XIVe et le XVIe siècle, la Renaissance est un phénomène global de la pensée et des pratiques. C’est une nouvelle vision moderne, empirique et scientifique de l’homme, de la nature et de leurs relations réciproques. C’est une époque unique où foisonnent des artistes à la virtuosité plurivalente : « leur gloire s’étend dans les domaines de la sculpture, de l’architecture, de la poésie, jusque dans celui de la science. Tous les modes d’expression tentèrent leur génie… Leurs œuvres ne nous laissent que pressentir les hauteurs où leurs grandes âmes habitaient. »
Mais l’ambition et l’ambiance de la Renaissance sont à chercher d’abord en Italie. La Renaissance fut italienne à sa naissance et le restera à son apogée. L’Italie qui fut le berceau d’une pléiade d’artistes prestigieux : Léonard de Vinci, Raphaël, le Titien, Sansovino, Michel-Ange, Botticelli, Verrochio. Albrecht Dürer, fut quant à lui le maître inégalé de la Renaissance allemande.
On ne saurait pourtant oublier l’éclat de la Renaissance française ou diminuer l’apport technique des Flamands et des Néerlandais.
Plusieurs noms associés aux domaines artistiques, scientifiques, politiques, contribuèrent au rayonnement international de cette époque : Gutenberg, Christophe Colomb, Vasco de Gama, Shakespeare, Erasme, Copernic, Holbein…
Certains chefs d’Etat jouèrent un rôle important en protégeant et encourageant les artistes. Parmi eux, Laurent le Magnifique qui gouverna Florence ; François 1er, roi de France ; Catherine de Medicis, reine de France…
Rappelons également que pendant la Renaissance, on assiste à la rencontre entre le Sud et le Nord, entre la culture formelle florentine et la culture flamande.
La Renaissance se caractérise par les références à l’Antiquité greco-romaine.
L’architecture marque d’une façon générale le goût des lignes antiques et de l’ornementation foisonnante d’inspiration païenne ou des scènes rappelant la mythologie greco-romaine (arabesques, feuilles d’acanthe, coquilles). L’ornementation type est la sculpture. Le style français manifeste une prédilection marquée pour l’ornementation sculptée.
Le mobilier du XVIe siècle italien, étroitement lié à l’architecture contemporaine, est confié à la savante technique de la sculpture sur bois. Les types sont toujours ceux du XVe, mais s’y ajoutent les tables monumentales et les sièges en X dérivés du siège romain.
L’influence du mobilier italien se diffuse dans toute l’Europe sauf en Espagne où perdure l’utilisation des simples motifs de petits panneaux géométriques mêlés aux motifs arabes,que l’on retrouve dans les barguenos.
Un nouveau meuble apparaît à l’époque de la Renaissance, le cabinet, meuble à compartiments, à tiroirs et à portes pour ranger des objets précieux. Il remplacera souvent le coffre.
La sculpture du meuble atteint une qualité exceptionnelle. Le chêne est un des matériaux d’un emploi presque exclusif jusqu’à la fin du XVe siècle. Des cariatides en gaine, des niches, des frontons, des pilastres, des rinceaux, des mufles de lions sont sculptés dans le bois massif. Puis il est peu à peu remplacé par le noyer. Outre le bois, le fer forgé est utilisé dans la fabrication des meubles, il est très ouvragé.
Sous la Renaissance, l’art de la tapisserie se développe de manière évidente, reflète le goût pictural de l’époque. Les « tapis d’or » sont ainsi appelés pour la richesse des fils d’or et d’argent de la trame, typiques de la ville de Bruxelles. Les manufactures les plus importantes – Flandres, Suisse, Allemagne, Fontainebleau, Paris – apposent leur propre cachet aux tapisseries.