Il est fort probable que le christianisme était présent au Maroc dès le milieu du IIIe siècle en provenance de Carthage ou Rome, même si la pénétration du christianisme en Afrique du Nord remonte au début du IIe siècle. La persécution du christianisme par l’Empereur Dioclétien n’épargna pas le Maroc puisque c’est sous son règne que le plus ancien martyr chrétien connu en Tingitane, le centurion Marcel, est mis à mort à Tingi en 298.
Ce n’est qu’à partir du IVe siècle que l’Eglise semble connaître un essor très important. En plus de l’identification certaine de deux évêchés (Larache et Tanger), l’archéologie a révélé l’existence d’une basilique à Lixus, de sépultures chrétiennes et divers objets décorés de motifs chrétiens à Volubilis, d’un autel en marbre à Aïn Regada (près d’Oujda) et de mosaïques à motifs de croix à Sala et Ceuta. Des inscriptions funéraires chrétiennes du VIIe siècle (la dernière datant de 655) retrouvées à Volubilis témoignent du maintien de la latinité quelques années avant l’arrivée des Arabes. De plus, la plupart des écrivains arabes du Xe siècle rapportent qu’un grand nombre d’Africains avaient embrassé le Christianisme et que des tribus chrétiennes existaient encore au Maroc.