L’Art Coréen connaîtra au cours des siècles jusqu’à nos jours grandeur et décadence au gré – des invasions, chinoises, sibériennes, mandchoues, bouddhistes, mongoles, japonaises- dont il subira vivement les influences en les sublimant, en entraînant un élan artistique novateur développant ses caractères propres de façon constante.
L’Art Coréen sera aussi un formidable vecteur de ces modèles culturels et stylistiques vers les territoires voisins. C’est ainsi qu’il transmettra l’influence artistique chinoise au Japon.
L’Art Coréen remonte à des stades avancés du Néolithique : la céramique sans décor est considérée comme une expression spécifique du Néolithique coréen. Puis, apparaîtront la céramique décorée au « peigne » et des productions de poterie à pâte rouge témoignant d’une influence chinoise. On attribue aux artistes coréens la fondation des principaux centres de céramique au Japon dans les premiers siècles de notre ère. Au XVe siècle, une céramique renommée, le satsuma, y fut fabriqué par de nombreux potiers coréens. Grès sans décoration de couleurs au début, les motifs à fleurs se mêlèrent ensuite aux coloris pâles. Puis l’application de l’or à la décoration, innovation du Coréen Koyo, vint enrichir les damassés à médaillons, les dessins géométriques, les oiseaux dans le décor des grands vases de forme potiche, des brûle-parfums, des cornets cylindriques, des vases à couvertes, -dit céladon-. La céramique coréenne acquerra un réel prestige et sera considérée comme une des plus belles céramiques d’Orient.
L’application du bouddhisme marquera l’art coréen de son empreinte et donnera naissance aux villes-temples bouddhiques expression type de l’architecture coréenne ancienne que l’on retrouvera dans des monastères bouddhiques japonais bâtis par des artistes coréens.
L’architecture coréenne, bien qu’encore très influencée par l’art chinois, atteint son apogée avec l’unification du pays en 668. Une profusion de temples, souvent ressemblant à des citadelles s’étend sur tout le pays, renfermant en abondance des objets réalisés à partir de lourdes feuilles d’or, des couronnes, des armes richement décorés. Les temples –Sokkuram, Pulguk-Sa, datant du VIIIe Siècle, représentant des bas-reliefs à thèmes religieux, des petits bronzes dorés à la figure humaine ou animale, restent le témoignage le plus significatif de cette architecture religieuse coréenne où la recherche du détail est poussée à l’extrême.
Avec la diffusion du confucianisme apparaissent dans toute la Corée de nouvelles structures architecturales plus élégantes, en spirale. Les thèmes décoratifs sont élaborés. Ils sont formés de lotus, pivoines, fleurs stylisées et entrelacées. De magnifiques dessins à l’encre trahissent sans équivoque l’influence de la tradition chinoise de la dynastie Ming. A cette même époque, les images du répertoire animalier, les chats en particulier, abondent dans les productions sur soie et sur papier.
La chute des Ming et l’invasion par les Japonais vers la fin du XVIe siècle entraîneront un certain déclin de l’art coréen qui ne connaîtra un nouvel essor qu’au XIVe siècle, période pendant laquelle les artistes coréens puiseront leur inspiration dans les scènes de la vie populaire.
La séparation du pays en deux Etats au début du XXe siècle, bien qu’ayant suscité un mouvement novateur, interpelle quant au développement futur de l’art coréen.